Le courage de quitter
Le premier pas pour avoir ce que vous voulez,c’est d’avoir le courage de quitter ce que vous ne voulez plus
-Deepak Chopra
Lorsque la vie à deux tourne à l’orage ou au calme trop plat, se séparer est devenu banal. Pourtant, certains tardent à quitter le navire. Comment savoir que la relation n’a plus d’avenir et qu’il est temps de partir ?
Elle ne supporte plus sa présence mais elle reste avec lui. Il n’en peut plus de ses reproches mais il ne la quitte pas. À l’heure où un couple sur deux se sépare (45 % en province, 55 % à Paris), où la durée moyenne des unions est de quatre ans (source Insee), il n’existe aucune statistique pour témoigner de la réalité de « ceux qui restent » quand tout semble les pousser à se désengager. À l’heure de la rupture express et du divorce par consentement mutuel, nous connaissons tous des amis à propos desquels nous nous demandons : « Mais pourquoi restet- il [elle] ? » Usure, ennui, mésentente, certains supportent ces situations pendant des années avant de se décider à plier bagage.
De nouvelles bases à trouver
« Personne n’est obligé de rester en couple quand il n’y trouve plus aucune satisfaction, il faut savoir se quitter au bon moment, pour ne pas finir par se détester, met en garde Ghislaine Paris. À ceux qui hésitent à mettre un terme à leur union, une fois conscients qu’elle ne les satisfait plus depuis longtemps, je conseille de ne pas trop tergiverser, au risque de s’empoisonner avec le venin du ressentiment. Pour éviter les regrets, certains dénigrent ce qu’ils ont vécu, croyant ainsi s’épargner la souffrance du deuil. Mais cette stratégie empêche d’analyser objectivement ce qui a conduit à rompre, et de tirer les leçons de ses erreurs. De plus, cracher sur toute une période de sa vie peut être très déprimant à terme. »
Le couple a correspondu aux aspirations d’un moment, a eu une vraie valeur, et la rupture ne veut pas dire que le temps passé ensemble est à jeter aux orties. Accuser l’autre de tous les maux, l’agresser pour qu’il finisse par s’en aller peut être un moyen de se dédouaner de toute culpabilité. « Cette stratégie, plutôt masculine, explique peut-être que ce soit les femmes qui demandent majoritairement le divorce, expose encore Ghislaine Paris. Une partie d’entre elles y seraient poussées par l’attitude de leur conjoint plus que par leur volonté. »